Après des décennies durant lesquelles le plastique a été roi, la société civile comme les politiques ont décidé de faire du recyclage des matières plastiques l’un de leurs grand chantier dans le cadre de la transition écologique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit là d’un chantier d’envergure tant le plastique est présent dans notre quotidien, depuis nos objets et gadgets du quotidien en passant par les incontournables gobelets en plastiques ou les jouets de nos enfants. Néanmoins l’ambition est forte que d’ici 2025, le gouvernement souhaite que 100% des plastiques soient recyclés en France. Or à ce jour seul un quart des emballages plastiques est recyclé. On vous en dit plus sur la filière de recyclage du plastique et les grandes échéances à venir.
Quels plastiques peut-on recycler ?
La complexité en matière de recyclage du plastique est que tout ne peut pas être traité, ce qui déjà pose problème pour les objectifs que le gouvernement s’est fixés. En effet, comment recycler ce qui n’est pas recyclable ? La réponse est simple : passons-nous du plastique. Dans les faits cela s’avère évidemment fort compliqué.
Autre problème, les particuliers ont eux-mêmes du mal à savoir ce qu’ils peuvent ou non mettre dans leur poubelle de tri, ou ce qu’ils doivent jeter avec leurs déchets ménagers. Aujourd’hui, les recommandations sont pourtant relativement simples : on doit déposer dans son bac de tri toutes les bouteilles et les flacons en plastiques. Le reste, près de 60% des déchets plastiques fini à la poubelle. Pourtant, on sait désormais recycler certains autres déchets plastiques comme les conditionnements alimentaires (barquettes, pots de yaourt, vaisselle en plastique…)
Avec un regard plus technique, ce sont 3 grandes familles de plastique que l’on sait aujourd’hui recycler : le PET (Polyéthylène Téréphtalate) que l’on retrouve notamment pour les bouteilles ; le PEHD (Polyéthylène Haute Densité) que l’on retrouve par exemple dans les bouteilles de shampoing ou les flacons alimentaires ; et enfin les PP (Polypropylène) présents dans les conditionnements alimentaires.
Par ailleurs, certaines filières de recyclage spécialisées ont vu le jour ces dernières années. Ainsi en est-il par exemple de la filière de recyclage des gobelets en plastique avec Eco-Collectoor ou Elise. En effet, on estime que près de 4 milliards de gobelets plastiques sont utilisés chaque année en France, soit 32 000 tonnes de déchets dont 1% seulement était recyclé. Les gobelets étant en Polypropylène (PP) et en Polystyrène (PS), les gobelets peuvent être broyés et compactés afin de produire des granulés de plastiques qui peuvent être réinjectés dans la filière industrielle.
Vers la fin des plastiques à usage unique
Au-delà des problématiques de recyclage qui sont parfois sans solution à ce jour, l’Europe et donc la France ont décidé de limiter progressivement la production et la distribution de plastique à usage unique. Une directive à ainsi été votée afin d’interdire, à partir de 2010, des ustensiles plastiques tels que les cotons-tiges, les assiettes et couverts en plastique, les paillettes, les bâtonnets mélangeurs/touillettes ou encore les contenants alimentaires à usages uniques comme les gobelets en polystyrène dont nous parlions plus haut.
La France a d’ailleurs anticipé certaines mesures puisque, dès le 1er janvier 2020, il ne sera plus possible de trouver les pailles, touillettes, couverts en plastique…
Et si l’on se passait du plastique ?
Plutôt que de réparer en problème en pensant au recyclage ou un interdisant certains types de plastiques, la solution la plus efficace ne serait-elle pas de se passer bel et bien du plastique ? Difficile sans se passer du confort moderne si l’on en croit certains experts, tant notre société actuelle et notre mode de vie reposent en partie sur le plastique.
Pourtant il existe bien des alternatives au plastique. Des chercheurs ont ainsi développé des matériaux biosourcés, recyclables et biodégradables. On peut d’ores et déjà trouver des plastiques à base d’amidon de maïs ou de fécule de pomme de terre. En effet, on a encore peu de recul sur la problématique de fin de vie de ces produits, notamment le caractère biodégradable ou recyclage ; en moins de connaissances encore sur l’impact de leur phase de production.
C’est pourquoi des entreprises comme Algopack travaillent ainsi sur des plastiques d’origine végétale à base d’algues se nourrissant de déchets alimentaires, faisant ainsi d’une pierre deux coups dans la lutte contre le plastique issu de la pétrochimie et le traitement des déchets ménagers et quotidiens.